Nos lecteurs ou visiteurs réguliers le savent, le nœud de base dans l’art du Mizuhiki est le nœud Awaji d’où se déclinent presque tous les autres, et que l’on retrouve en occident (notamment dans les entrelacs celtes) sous le nom de nœud Joséphine. Aussi, lorsque nous avons commencé à nous plonger dans la mythologie Shinto, notamment en lisant l’aride mais passionnant « Les Dieux nationaux du Japon », de Jean Herbert, nous n’avons pu manquer de noter que le Japon aurait pris naissance dans l’île d’Awaji (Awaji-Shima), la première à avoir été créée par les deux incontournables kamis de la mythologie shinto, Izanami et Izanagi.
Izanami, Izanagi et Awaji-Shima
Il n’est bien sûr pas possible en quelques lignes de relater ces origines en entier, mais nous pouvons résumer en disant qu’à la création, deux kamis descendirent des hautes plaines célestes dans la mer. C’étaient Izanagi-no-mikoto et sa sœur Izanami-no-mikoto. Ils devaient mettre de l’ordre dans le chaos et disposaient à cette fin d’une lance céleste, Ame No Nuhoko.
Après avoir créé avec cette lance une première île, Onogoro, où ils auraient bâti leur demeure et se seraient fiancés, ils en créèrent d’autres dont l’île Awaji, qui aujourd’hui est considérée, donc, comme l’île la plus ancienne du Japon dans la mythologie Shinto. On y retrouve d’ailleurs plusieurs signes de cette ancienneté et de la filiation directe avec Izanami et Izanagi (avant que cette dernière ne devienne résidente du Yomi-no-Kuni, le royaume des morts, mais c'est une autre histoire). Ainsi de l’îlot Eshima qui serait le premier bout de terre japonais à avoir émergé de l’océan, ou du temple shintoïste Izanagi-Jinju, réputé le plus ancien temple shinto du Japon, et qui pourrait abriter ce qui fût la demeure d’Izanagi, rien que ça !
Bref, l’île Awaji est celle autour de laquelle tout le Japon s’est créé... Tout comme le noeud Awaji est le noeud autour duquel (presque) tout le Mizuhiki se crée.
Y a-t-il un rapport entre l’île aux origines du Japon et le noeud Awaji ?
Pour faire bref, nous n’en savons strictement rien ! Nous n’avons pas trouvé de corrélation directe dans nos quelques recherches entre Awaji-shima et le nœud éponyme. Pour autant, la possible analogie d’origine ou de centre de la civilisation japonaise dans un cas et de l’art du Mizuhiki dans l’autre nous paraissait trop belle pour ne pas au moins en émettre l’hypothèse.
En clair, nous n’avons fait qu’établir une extrapolation de non-initié, et nous espérons que s’il se trouve parmi nos lecteurs des Japonais ou fins connaisseurs de la culture shinto, non seulement ils ne nous tiendront pas rigueur de notre théorie hasardeuse, mais encore nous aiderons à la corriger au besoin.
Mais que voulez-vous, ce nœud Awaji que nous retrouvons sous le nom de nœud Joséphine dans les entrelacs celtes ne cesse de nous fasciner.
Comme Marie se plaît à le dire, il n’y a sans doute pas de hasard dans les rapprochements qu’elle a pu opérer ces dernières années entre cultures celtes et asiatiques et depuis un an, plus particulièrement japonaise.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard non plus si elle vient d’adhérer à l’association Bretagne-Japon… Mais chut…. Nous aurons l’occasion de vous en reparler très bientôt !
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