Nous avons remarqué sur les marchés comme sur ETSY que les objets déco créés par Paul, et plus particulièrement son Torii sous cloche, attiraient volontiers le regard des passants. Pour autant, certains s’étonnent de son prix, qu’ils jugent souvent excessif, pensant peut-être que nous nous sommes contentés d’acheter deux trois bricoles en plastique importées à vil prix de « l’usine du monde » et de les assembler avec un peu de végétation avant de les mettre sous une petite cloche de pastique. Ou alors, peut-être pensent-ils que c’est quelques chose de simple à réaliser en quelques minutes.
Mais la réalité est toute autre, et chacun de ces objets demande plusieurs heures de travail.
Dans ce billet, nous allons donc vous présenter toutes les étapes de la création du Torii sous cloche.
1/ La conception 3D :
Il faut bien sûr commencer par concevoir l’objet. Dans le cas de ce Torii, notre idée était de créer un petit promontoire pour accueillir le Torii et remplir un maximum de place sous la cloche, et de mettre des escaliers de part et d’autres, bordés de lanternes, tout en laissant la place pour y mettre le plus possible de végétation, car nous voulions quelque chose de coloré au résultat.
Paul a donc conçu la scène dans son logiciel de sculpture 3D, en séparant bien d’emblée les éléments qui seraient ensuite imprimés en 3D. Cela a demandé environ deux à trois heures de travail.
2/ La préparation et l’impression 3D :
Après la création des modèles, vient la phase d’impression 3D. Pour cette scène, nous avons décidé d’imprimer le Torii et les lanternes en résine, car cela permet une impression beaucoup plus fine. En revanche, le socle était prévu pour une impression en dépôt de filament, plus économique, car il avait vocation, à la fin, à être presque intégralement recouvert de végétation. Il n’était donc pas nécessaire d’avoir une impression trop fine.
Pour ce faire, il a donc fallu préparer le modèle en le séparant en différents éléments, configurés soir pour l’impression par dépôt de filament, soir pour la résine.
Ça n’a pas l’air, comme ça, mais ce sont deux techniques différentes (en dépôt de filament, les objets sont imprimés du bas vers le haut, alors qu’en résine, c’est le plateau qui trempe dans un bain de résine et qui monte progressivement : les objets sont imprimés tête en bas… Et ça change beaucoup de choses!). Le capitaine Haddock vous aurait dit : « c’est la même chose, sauf que c’est exactement le contraire ».
On peut voir sur ces deux images la différence, notamment, en résine, le besoin d’incliner les objets pour limiter les erreurs, risques de détachements et problèmes de supports.
L’impression résine va vite (en revanche, elle demande un post-traitement assez compliqué : nettoyage à l’alcool isopropylique, puis à l’eau, puis séchage, et enfin durcissement). Le dépôt de filament prend beaucoup plus de temps, mais l’objet est utilisable dès la fin de l’impression.
3/ Sous-couche, et corrections :
Une fois tout ceci imprimé, l’étape suivante consiste à assembler la scène, la passer à la bombe de sous-couche, qui va permettre ensuite à la peinture acrylique de bien adhérer au modèle, puis à corriger les dernières imperfections au green stuff, une sorte de plastique liquide ou sous forme de pâte à modeler verte qui durcit avec le temps. Sur la photo, on voit que nous avons dû procéder à quelques rattrapages pour ne pas laisser d’interstices entre les lanternes ou le Torii et le support.
Nous avons opté pour une sous-couche blanche (on en prend des différentes en fonction de l’effet de rendu final recherché), car nous voulions une saynète plutôt lumineuse. Une sous-couche plus sombre aurait donné un rendu des couleurs plus terne.
4/ La peinture et mise en scène :
L’étape de mise en scène est bien sûr la plus gratifiante. Il s’agit tout d’abord de peindre les objets. En général, nous peignons en trois fois fois : couleurs de base, encrage (une couleur plus sombre, très diluée, qui, en coulant dans les interstices, donne un effet de contraste) puis un peu de brossage à sec (technique qui consiste à mettre un peu de peinture sur une brosse puis à l’essuyer presque complètement. Le brossage va déposer ainsi de très faibles quantités de peintures sur les arrêtes saillantes du modèle, les éclaircissant et faisant ainsi ressortir).
Sur ce modèle, il n’y a pas un très grand nombre de couleurs, mais d’une manière générale, il est utile d’avoir un nuancier bien rempli !:)
Une fois la peinture sèche, on passe un coup de bombe de vernis mat pour protéger la peinture.
Enfin, on ajoute tout ce qu’il faut de végétation. Là aussi, nous utilisons beaucoup la marque Green Stuff world, que ce soit pour l’herbe statique, les fleurs, le flocage… Les arbres et arbustes, en revanche, sont tout simplement des petits morceaux de lichen séché dont nous avons peint les extrémités en blanc et rose pâle pour donner un effet « cerisier en fleurs ».
5/ Les finitions :
Enfin la finition consiste principalement à fixer la saynète sur son socle de bois, lequel a été auparavant rehaussé à la teinte d’antiquaire. Nous en avons de plusieurs couleurs, en fonction de la saynète, pour que le socle s’accorde le mieux possible avec l’ambiance recherchée.
Comme vous le voyez, la création d’un objet comme celui-ci ne se fait pas en trois minutes. Il faut, en tout, compter entre cinq et huit heures de travail, sans prendre en compte les temps d’impression 3D.
Bien sûr, les fichiers 3D peuvent être réutilisé autant que nécessaire, ce temps-là n’est utilisé qu’une fois pour toutes.
N’hésitez bien sûr pas à nous faire part de vos suggestions et commentaires, nous y répondrons avec plaisir.
Paul et Marie
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