Bon, le jeu de mots de notre accroche n’est pas très bon, il faut bien le reconnaître. Pourtant, Noël approchant, nous nous sommes dits que, comme pour Halloween il y a quelques semaines, c’était une bonne occasion d’explorer un peu les coutumes autour du solstice d’hiver, dans notre chère Bretagne, principalement, mais sans oublier un petit passage extrême-oriental !
Yule, Sol Invictus et les Saturnales : le solstice d’hiver
Le solstice est étymologiquement « le soleil statique », ce moment de l’année où son point de lever et de coucher ne se déplace plus (vers le sud en hiver, vers le nord en été), avant de reprendre sa course en sens inverse.
Pour les croyances païennes de l’hémisphère nord, la durée d’ensoleillement baissant de façon inexorable jusqu’au solstice d’hiver, cette date était d’une grande importance puisqu’elle marquait la victoire du soleil sur la nuit. On la retrouve d’ailleurs dans presque tout le monde antique : dans le monde scandinave et celte, on célèbre la fête de Yule (Ou Jol, Jul, Joul dans divers pays voisins du monde germanique) ; ou encore celle du Dies Natalis Solis Invicti, souvent appelée simplement du nom de sa divinité Sol Invictus, dans le monde latin. Sol Invictus pourrait être une latinisation du dieu perse Mithra, car l’on connaît l’extraordinaire syncrétisme des romains, en la matière.
Ces derniers fêtaient déjà à la période du solstice les Saturnales dans la semaine le précédant, en l’honneur du Dieu Saturne. Dès lors, incorporer Sol Invictus aux Saturnales ne posait guère de problème. ET comme chez les celtes, on fêtait après le solstice, sur une période de douze jours, le festival de Yule ( qui s’étend à peu près du l’actuel Noël à l’actuelle Chandeleur), il y avait là aussi un terreau favorable à mixer ces traditions et croyances sans heurt.
Mais Noël, alors ?
Noël, est une fête chrétienne au cours de laquelle on célèbre la naissance de Jésus. Mais il semble vraisemblable que ce dernier ne soit pas du tout né à cette période. Certains historiens avancent le printemps, d’autres le mois d’août…
Mais dans ce cas, pourquoi célébrer Noël le 24 décembre ? Eh bien tout comme pour le remplacement par l’Eglise de la fête des morts par la Toussaint, cette dernière a souhaité placer la célébration de la naissance du Christ au moment d’une fête païenne majeure pour en faciliter l’acceptation. Cette décision fut prise par le pape Libère en 354.
Bon, bien sûr, en Bretagne, comme il ne faut souvent pas creuser trop profondément pour atteindre le granite, sous la couche chrétienne affleure assez facilement l’héritage du paganisme celte, mais là aussi avec un syncrétisme étonnant qui permet de christianiser les vieilles traditions celtes avec bonhommie. C’est ainsi que la nuit de Noël, en Bretagne, vous ne devriez normalement pas rencontrer au retour de la messe de minuit ni korrigans, ni Ankou…. Même si vous vous déplacez aux heures « indues ».
Si vous entrez dans une étable aux heures de la messe de minuit, vous auriez peut-être la surprise d’entendre vos animaux deviser dans votre langue ! Ou alors, si vous courez la lande au moment des douze coups de minuit, vous pourriez voir des menhir se déplacer pour aller boire de l’eau à la source. ON dit que se trouve un trésor à leur emplacement, mais mieux vaut éviter de tenter de le prendre : les contes populaires bretons sont riches d’histoires d’avides personnages écrasés sous des menhirs revenus plus vite qu’ils ne l’auraient espéré !
Et au Japon ? Il n’y a rien à cette date ?
Il ne faudrait surtout pas croire que le solstice d’hiver est célébré uniquement dans le monde occidental. Au Japon (et vous savez qu’à La Houle de Fée-Cygne, nous aimons la culture japonaise), on fête le 22 décembre Tôji, qui signifie l’arrivée de l’hiver. Cette fête aussi appelée le « retour du printemps » marquait donc le début de la nouvelle année, on donnait lieu à un banquet de célébration. On y mange des citrouilles pour se fortifier et protéger des maladies. On se purifie également en prenant un bain chaud de yuzu (le yuzu est un agrume de l’est asiatique produit principalement au Japon, bien qu’originaire de Chine, dont l’aspect se rapproche un peu du citron, en plus orangé).
Il y a bien d’autres fêtes de fin d’année au Japon, mais nous nous limiterons pour aujourd’hui au solstice d’Hiver !